EcoSan : le premier cycle est en marche, les premiers formateurs vont valider leur cycle de formation dès cette année !

Durant 4 jours il a pu suivre le premier cycle de formation à l'agronomie EcoSan : Comment rétablir le cycle court entre l'homme et la terre qui le nourrit et restaurer sa fertilité ? 

En un mot : avec votre aide et la bonne volonté des populations rurales nous apportons la paix et nous faisons reculer le désert ! 

Plus qu'un espoir, un début de réalisation pour deux villages de la brousse au Burkina Faso et bien au de là... Deux villages voisins, autarciques il y a 20 ans, en conflit depuis des générations se réconcilient et s'unissent pour le développement d'une agriculture à la fois rentable, écologique et durable !

 Laissons la parole à Pierre Sayoré missionné par UPPUP-France à Kiendsom et Rapéla :

 


ASSOCIATION GÂD-TAABA-

UN PONT POUR UN PUITS (AGÂD/UPPUP)

SIEGE SOCIAL : BOULSA. PROVINCE DU NAMENTENGA.

BURKINA FASO

 

BURKINA FASO

Unité-Progrès- Justice

 

 

MISSION DE SUIVI DE L’APPLICATION DES FECES DANS LES CHAMPS  DE KIEDSOM ET DE RAPELA

(BOULSA, NAMENTENGA).

 

Une mission de L’ASSOCIATION GAD-TAAB-UN PONT-POUR UN PUITS BURKINA FASO s’est rendue à Kiedsom et à Rapèla du 3 au 6 août 2020.

Composition de la mission : Mr SAYORE Ousséni Pierre, président d’honneur d’AGÂD-UPPUP BURKINA FASO, résidant à Ouagadougou.

Moyen de transport : personnel.

Financement de la mission : ASSOCIATION UN PONT-POUR UN PUITS FRANCE.

Les membres de l'association GÂD TAABA avec à l'occasion de leur première formation à l'application des fèces dans les champs-école. Pierre SAYORE, Président d'honneur est au centre, à sa droite en orange, le Président et en bleu foncé Eric Kabré, le formateur

 

I.        CONTEXTE

Le sous-secteur de l’agriculture joue au Burkina Faso, un rôle important dans le secteur socio-économique et contribue à la sécurité alimentaire par les différents produits qu’il génère. Dans le secteur socio-économie, il contribue pour plus de 35% à la formation de la valeur ajoutée du Faso et emploie 80% des ménages le pratique (PNDL). Par les céréales et les produits maraichers, il contribue directement à la sécurité alimentaire.

Au regard de son rôle très important pour la population, il est capital de porter toute l’attention sur la campagne agricole en vue d’un meilleur rendement. Aussi, cette mission a été initiée pour suivre la formation des populations de Kiendsom et de Rapèla sur des pratiques culturales innovantes introduites par l’Association UN PONT POUR UN PUITS FRANCE.

Pour notre part, en tant que président d’honneur de l’Association GÂD-TAABA-UN PONT POUR UN PUITS BURKINA FASO, la mission a consisté à superviser la formation sur l’application des fertilisants (fèces)  issues des latrines ECOSAN, sur les 6 champs-Ecoles répartis dans les deux villages.

On commence par creuser des poquets à 1 cm des jeunes pousses, 15 jours après semis

II.      DéROULEMENT DE LA MISSION

La mission a durée quatre (4) jours allant du 3 au 6 août 2020. En termes d’activités, il s’agissait pour nous, en plus des 2 jours de délais de route, de  nous rendre 1 jour à Kièdsom et 1 jour à Rapèla pour :

-Assister à la formation,

-Internaliser le mécanisme d’application des fèces

-Maîtriser l’itinéraire technique,

-Exhorter les populations

III.    DETAILS DES ACTIVITES REALISEES

 

3.1.    Assister à la formation

Nous avons pris part à la session de formation du Groupe Technique (G.T.) de Kiendsom le 4 août 2020 et de Rapèla le 5 août 2020. Dans chacun des villages ; environ 30 personnes ont pris part aux 2 sessions. Le public-cible était les bénéficiaires des 25 latrines 2019 et les candidats à de nouvelles latrines en 2021. Les formations théoriques et les démonstrations pratiques ont été réalisées dans le champ-école de chaque village, avec une implication entière des producteurs.

 
 On creuse les poquets à la daba (pioche) en amont du pied suivant l'écoulement des eaux pluviales avant d'y mettre le fèces
 

3.2.    Internaliser le mécanisme d’application des fèces dans les champs

 

On  applique le fèces dans les poquets ouverts

Le clou de la formation est sans doute les démonstrations de l’application des fèces dans les champs. Rappelons que les grumeaux de fèces issus des latrines ECOSAN (fèces mélangés à la cendre, donc sans odeur) ont été séchés sous le soleil et réduits en poudre. Le produit obtenu est ensaché et apporté dans les champs. L’application consiste à :

·         sarcler une parcelle d’application de 10 m2 et une parcelle témoin attenant à la première. Les cultures dans les 2 champs sont au stage de montaison.

·         Peser 12,5 kg de poudre de fèces correspondant à la quantité qu’il faut pour 10 m2.

Un sac avec 10 kg de Fèces pour un carré de 10 mètre sur 10 (1 are =100 m²)

·         Réaliser un poquettage du champ d’application de manière manuelle, à la daba. Les poquets sont ouverts dans le sens de l’écoulement des eaux de manière à ce que ces écoulements d’eau drainent la poudre de fèces vers le plant.

Le poquet est creusé à 1 cm de la racine de chaque plant


 On ferme ensuite les poquets en tirant la terre, ce qui forme un chemin pour la pluie

·         Laisser le champ témoin à l’état, sans aucune application,

·         Introduire dans chaque poquet une poignée de poudre de fèces, soit le contenu de la petite boite de tomate,

·         Refermer le poquet.

Pareil pour Rapéla, on applique le fèces dans les poquets puis on referme en tirant dans le sens de l'écoulement de l'eau

Les mêmes opérations sont répétées dans les deux champs-écoles (Kiedsom et Rapèla). A Kiendsom, l’application a concerné un champ de petit mil et de sésame. A Rapèla, un champ de petit mil et de haricot ont reçu les applications.

3.3.    Maîtriser l’itinéraire technique

La fertilisation du sol par les fèces ECOSAN obéit au protocole suivant :

·         Jour 1 : Semis dans les champs-écoles

·         Jour 15 : Application des fèces

·         Jour 30 ; Application des urines

·         Jour 45 : Application des urines (seconde fois)

·         Jour 60 : Buttage

·         Récolte dès maturité des grains

·         Restitution : évaluation des récoltes dans les champs d’application et des champs témoins. Comparaison des rendements. Tirer les enseignements.

 

3.4.    Exhorter les populations

A l’issue des séances de formation théorique et pratique, le président d’honneur a tenu à féliciter les populations pour leur mobilisation et leur participation effective aux sessions. Il les a exhortés à prendre le travail au sérieux, à suivre et à maîtriser tous les itinéraires techniques prévus afin de pouvoir les appliquer dans leur propres champs et de former d’autres personnes du village et d’ailleurs.

 

 
Le formateur explique aux cultivateurs de Kiendsom l'enjeux pour eux de participer assidument aux formations

 

Lui succédant, le formateur, Mr KABRE Eric tout en remerciant les populations pour leur dynamisme et leur assiduité à la formation, a communiqué les dates des prochaines applications d’urines, à savoir le 19 Août 2020 à Kiendsom et 20 Août 2020 à Rapèla.

 
Les premiers cordons pierreux sont déjà en place à Rapéla comme à Kiendsom (voir article précédent), les cordons pierreux évitent le ruissellement des eaux pluviales et le lessivage des intrants. Cela évite des pertes de fertilité et de polluer la zone humide en contrebas
 

Par téléphone, Le président de l’association UN PONT POUR UN PUITS France, Mr Christophe FORNES a tenu à motiver les populations de Kiendsom et de Rapèla à être des pionniers efficaces de cette technologie ECOSAN pour le bien être de leur famille et des populations burkinabé.

Les chaleureux remerciements du Vice-Président de l'association GÂD TAABA (AGÂD-UPPUP) qui est du village de Rapéla suivi du Président qui est de Kiendsom avec une vision étendue à tout le pays et au delà des frontières !

Il a appelé de ses vœux de voir les 2 villages travailler en harmonie et vivre dans le bonheur.

La paix et la nouvelle fraternité entre les deux villages : Le Président de l'association GÂD TAABA (AGÂD-UPPUP) qui est du village de Kiendsom, explique le bénéfice à la fois agricole, alimentaire, sanitaire et social du développement basé sur EcoSan


VIDEO : 3 minutes pour tout changer


ARTICLE : ECOSAN en France : débuts difficiles mais prometteurs

 

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 Témoignage en Mooré d'un membre de AGÂD-UPPUP

Il a terminé son propos en souhaitant une bonne pluviométrie* et une bonne campagne agricole dans le Burkina Faso tout entier.

Boulsa le 6 août 2020

  

Le président d’honneur de l’AGÂD-UPPUP BURKINA FASO,

SAYORE Ousséni Pierre

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_________________________

 (*) Le Président de UPPUP-France avait cité le début et la fin d'un poème de sa composition, apprécié par les villageois :

Un rêve de Nassara*
Nassara rêve d'une terre heureuse
Du bonheur de ses habitants,
Où se courber à son ouvrage
Donne un fruit pour elle et pour eux ;
Un salaire juste que l'on a
Non pour avoir mais pour donner
Sans possession qui nous possède,
Sans obsession de posséder.
Où l'on adore l’Être et non plus
L'idée que l'on s'est fait de lui !
Où la louange de tous les êtres
A un parfum de paradis.
Nassara rêve d'une terre heureuse,
Vivante de donner la vie,
Voit un nuage plus blanc que lui,
S'il devient noir, c'est pour la pluie. Hhhhh...
 Christophe Vincent Salvador


(*) "Nassara" signifie "homme blanc" , "Ni sablega" signifie "homme noir" en Mooré, la langue des Mossis, éthnie dominante au Burkina Faso

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 UN PONT POUR UN PUITS travaille en partenariat avec :

 

En vue des :

 

 

Commentaires

  1. Admiratif et fier de participer modestement à ce beau projet :) À tou.tes les participant.es, bénévoles et soutiens, que ce soit de près ou de loin, un grand merci !

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    1. Merci Daniel pour la part que tu as déjà prise dans nos activités : la novelle identité visuelle (logo), notre futur site internet, cela compte énormément pour donner à toutes et à tous la possibilité de participer même très modestement à ce beau projet : les petits ruisseaux font les grandes rivières "Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin" (Proverbe africain)

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  2. En vérité, les méthodes ECOSAN restent les seules alternatives du centenaire pour aboutir à la sécurité alimentaire , le développement durable et l'amélioration du cadre de vie. La contribution de tous est attendue pour sortir nos pays du cercle infernal de la faim et de la pauvreté chroniques. C'est une question de survie en Afrique.

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    1. Tout à fait d'accord, je pense que l'on ne peut parler de développement durable que dans le cadre d'une économie circulaire où les déchets n'existent pas mais servent de ressources. Ecologiquement parlant, quoi de plus juste que le cycle ultra court qui restitué au sol précisément la matière prélevée ? Quel dommage d'appauvrir les sols et d'engraisser les cours d'eau qui n'en n'ont pas besoin (voir l'article sur le début difficile mais prometteur de l'EcoSan en France

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  3. C'est vraiment un grand bonheur de voir des populations déshéritées, autarciques et en conflit il y a encore quelques années se donner la main pour travailler ensemble, non seulement pour leur Commune mais avec le début d'une vision universelle dans l'esprit des objectifs de développement durable fixés en 2015 par l'O.N.U. (ODD 2030)

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  4. Amen ! Je suis contente de cette réussite ! C'est une bonne nouvelle le Seigneur secours encore dans nos entreprises pour les plus démunis, dans l'angle du matériel comme dans l'angle spirituel. Merci Seigneur Jésus ! 😇

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  5. Très content de voire un si grand travail bien fait. God bless.

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  6. Merci Arsène-Richard pour ton aide dans nos dossiers depuis le Congo ! Quelques heures de travail ont fait toute la différence !

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  7. Article très intéressant. Les vidéos sont un bon appuis à la lecture.
    Beau projet porteur de développement dans la région !
    Je suivrai avec plaisir la suite des projets.

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