ECOSAN ou la FIN de la FAIM acte II


 Voici de fraiches nouvelles de nos deux villages "amis-par-l'école": Laissons la parole à notre Président d'honneur Ousseni-Pierre SAYORE qui nous a rédigé un précieux compte-rendu de sa dernière visite du 20 au 23 octobre 2020

 REPORTAGE VIDÉO CLIQUEZ ICI

 La joie sans mélange de Kafando-Zando Maddi, Conseiller municipal de Kiendsom/Boulsa et Président de l'Association  GÂD TAABA - un pont pour un puits - Burkina Faso :

Toucher, voir et sentir le bon fruit, la récompense du travail de notre terre...

VOUS SOUHAITEZ PARTICIPER à notre beau projet ? Vous pouvez faire un don et/ou adhérer à UN PONT POUR UN PUITS ? CLIQUEZ SUR CE LIEN VERS "HELLOASSO"

 


ASSOCIATION GÂD-TAABA-

UN PONT POUR UN PUITS (AGÂD/UPPUP)

SIEGE SOCIAL : BOULSA. PROVINCE DU NAMENTENGA.

BURKINA FASO

 

BURKINA FASO

Unité-Progrès- Justice

MISSION DE SUIVI DES CHAMPS ECOLES DE KIENDSOM ET DE RAPELA

(BOULSA, NAMENTENGA).

Une mission de L’ASSOCIATION GAD-TAAB-UN PONT-POUR UN PUITS BURKINA FASO s’est rendue à Kiendsom et à Rapèla du 20 au 23 octobre 2020.

Composition de la mission : Mr SAYORE Ousséni Pierre, président d’honneur d’AGÂD-UPPUP BURKINA FASO, résidant à Ouagadougou.


Moyen de transport : personnel.

Financement de la mission : ASSOCIATION UN PONT-POUR UN PUITS FRANCE.

 

I.        CONTEXTE

 

Dans le souci de l’amélioration de la productivité des cultures dans les localités de Kiedsom et de Rapèla, un programme de fertilisation des sols a été conduit par les populations des dis villages avec l’appui technique de l’Association de Koassaga, et avec l’accompagnement financier de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France. Dans ce cadre, il est un prévu l’itinéraire technique suivant :

·         Jour 1 : Semis dans les champs-écoles,

·         Jour 15 : Application des fèces dans tous les champs et pour toutes les cultures,

·         Jour 30 ; Première application des urines dans tous les champs 

 

·         Jour 45 : Application des urines (seconde fois) dans les champs de céréales uniquement.

·         Jour 60 : Buttage

·         Jour 70 : vérification de l’état des champs (attaques parasitaires)

 

·         Récolte dès maturation des grains

Restitution : évaluation des récoltes dans les champs d’application et des champs témoins. Comparaison des rendements. Tirer les enseignements

Après  les étapes de l’application des fèces et des urines ainsi que le buttage, il était opportun à partir du 70 ème jour, de vérifier l’état des champs et de lutter contre les ennemis des cultures.

Pour notre part, en tant que président d’honneur de l’Association GÂD- TAABA-UN PONT POUR UN PUITS BURKINA FASO, la mission a consisté à superviser le reportage sur l’état végétatif des cultures, et d’apprécier l’appropriation des méthodes de traitements phytosanitaires telles que inculquées par les formateurs-encadreurs de l’Association Koassanga.

 

II.      DEROULEMENT DE LA MISSION

La mission a durée quatre (4) jours allant du 20 au 23 Octobre 2020.En termes d’activités,il s’agissait pour nous,en plus des 2 jours de délais de route, de  nous rendre 1 jour à Kièdsom et 1 jour à Rapèla pour :

-Comparer l’état végétatif des cultures dans les différents champs, juste avant les récoltes,



 

-Assister au reportage sur l’état des cultures,

-Tester le niveau de maitrise des méthodes de luttes contre les ennemis des cultures par les populations de Kiendsom et de Rapèla,

-Réviser l’itinéraire technique si nécessaire,

-Exhorter les populations

 


III.    DETAILS DES ACTIVITES REALISEES

 

3.1.    -Comparer l’état végétatif des cultures dans les différents champs, juste avant les récoltes,

A 70 jours des semis, les champs écoles se portent bien dans l’ensemble. La pluviométrie a couvert les 100 jours de  besoin des cultures en eau. Dans le Namentenga, il a plu de manière capricieuse et rare en Juin, puis plus régulièrement de début Juillet à fin Septembre. Les pluies sont redevenues rares en Octobre. C’est pourquoi, toutes les cultures dont les semences (traditionnelles) ont été mises en terre entre le 15 Juin et la première décade de Juillet 2020 ont achevé aujourd’hui leur cycle végétatif. Il fallait donc semer de manière précoce, dès les premières pluies de Juin, sans attendre.

 

... les fruits du travail dépendent aussi les faveur du ciel !

Plusieurs champs de bas-fonds  et des champs de case (sorgho sucré, maïs)  ont bénéficié des semis précoces et sont aujourd’hui au stade de dessiccation des grains ou de récolte. Ils ont néanmoins souffert des inondations d’août 2020



Sorgho sucré cultivé en plaine (bas fond)

Par contre, les champs sur les hauteurs et les champs sableux qui ont été semés assez tardivement souffrent aujourd’hui d’insuffisance d’eau.

Les champs –écoles EcoSan ont été semés tardivement. Les plants ont connu alors une insuffisance d’eau dans leur développement.

Néanmoins, sur le terrain, les champs fertilisés avec les fèces et les urines EcoSan présentent une physionomie admirable par rapport aux champs témoins.

 Voici leurs caractéristiques distinctives au niveau du sorgho:


Culture EcoSan : Plants verdoyants et vigoureux

·         Résistance aux effets de la sécheresse

Malgré les poches de sécheresse et l’insuffisance des pluies, les champs EcoSan conservent leur verdure et leur fraicheur. Les cultures fertilisées EcoSan sont plus résilientes que les cultures sur sol nu ou sur sol ayant bénéficié du fumier (déjections animales). On espère y réaliser une bonne récolte.

 

Culture traditionnelle : Plants jaunissants et chétifs

 

Cependant, les cultures dans les champs témoins sont jaunâtres et calcinées. Elles sont tout aussi sensibles  aux excès d’eau qu’aux effets de la sécheresse. Les perspectives de récoltes y sont faibles

 

·         

 

 


 Bon développement végétatif

 Les cultures fertilisées EcoSan présentent des tiges robustes, grandes, solides. Les feuilles sont vertes, larges et lâches. Les épis sont gros, et les panicules sont larges et fournis en plusieurs gros grains en forme laiteuse ou en dessication. Le système racinaire est bien développé, avec en particulier des racines secondaires et tertiaires fortes.

 

Or, dans les champs témoins, les tiges sont frêles et rabougries, les feuilles sont jaunes et sèches. Les épis sont minces, et les panicules sont très fibreuses, avec des grains à l’état laiteux. Il y a même certains pieds qui n’ont pas atteint le stade d’épiaison.

 

·         Résistance aux espèces herbacées parasites

Aucune herbe parasite ou envahissante n’a été constatée dans les champs traités avec les matières organiques EcoSan.

Or, dans les champs témoins et chez de nombreux champs paysans, il y a une forte intrusion de plantes parasites, notamment le Striga hermontica

 

Le Striga est cette jolie fleur parasite qui diminue les récoltes de 30 à 70%. Creuser les sillons pour appliquer les fertilisants EcoSan empêche leur développement

On y constate également des herbes envahissantes variées.

 

 

·         Perspectives de bonnes récoltes

De par leur bon développement végétatif, les cultures qui ont bénéficié de fertilisants EcoSan promettent des récoltes de paille et de grains relativement abondants par rapport aux champs témoins et aux champs paysans. Les productions auraient de loin meilleures, si les semis avaient été réalisés plus tôt.

Quant aux cultures dans les champs témoins, la misère physiologique qu’elles traversent (dessication, affaissement) ne laissent pas présager de récolte paille et grains satisfaisants.


D’une manière générale, les récoltes seront très satisfaisantes dans toute l’étendue la Commune de Boulsa. Les meilleurs rendements sont constatés dans les champs écoles à sorgho blanc, puis les champs traités par des cordons pierreux et semés à bonne date,  puis viennent les champs de bas-fonds, puis les champs paysans semés  précocement ; et les champs écoles à légumineuses semés tardivement ; puis finalement les champs de hauteur et les champs sableux.

3.2.    Assister au reportage sur l’état des cultures

Nous avons assisté au reportage de la situation de des cultures réalisé par Mr ROAMBA Elie. Ce travail a consisté à des prises de vues sur les champs-écoles et leurs témoins à Kiedsom et à Rapèla.

A Kiedsom, le reportage a concerné le champ de sorgho et le champ de sésame. Les commentaires des producteurs ont accompagné les prises de photos et de vidéos pour montrer les incidences bénéfiques des fertilisants EcoSan sur la production de biomasse et de grains. La plus-value de production végétative et de grains est frappante et évidente pour tous dans les champs de sorgho et de sésame traités avec les fèces et les urines EcoSan à Kiedsom.

A Rapèla, les travaux de reportage de Mr Elie ont touché le champ de sorgho rouge et le champ de haricot. Par son reportage, Mr Roamba Elie a mis en exergue les avantages comparatifs de l’utilisation des fertilisants EcoSan sur les cultures de sorgho rouge et de haricot dans les champs écoles et dans les champs témoins.

La diffusion de ces éléments de reportage pourraient servir à convaincre hors de Rapèla et de Kiedsom, que la fertilisation par les déjections humaines traitées suivant les méthodes EcoSan, sont une alternative crédible à l’amélioration de la production agricolede manière durable.

 

3.3.    Tester le niveau de maitrise des méthodes de luttes contre les ennemis des cultures

Dans le plateau central, les cultures sont habituellement la cible de plusieurs prédateurs : les animaux domestiques en divagation, la faune sauvage, les chenilles légionnaires, les feux de brousse, les vols, les attaques acridiennes, etc.

Pendant cette campagne agricole, aucun des prédateurs redoutables n’a inquiété les cultures à Kiedsom et à Rapèla. A cette période pré-moisson, il s’est avéré nécessaire de mener des traitements d’appoint et préventifs contre les insectes, les vers, les sauterelles, les fourmis et les microorganismes qui relèvent de la biocénose locale. Il ne s’agit pas de les tuer, mais de les chasser loin du corpus des plants.

Avec l’appui des encadreurs de l’Association Koassaga, les populations de Kiedsom et de Rapèla ont expérimenté des produits phytosanitaires naturels (bio) qui ont un effet répulsifcontre les différentes attaques. Ces produits sont composés de :

·         1 kg de graines vertes du margousier ou neem (Azadirachta indica) sont écrasées et rendues pâteuses..Lapâte est mise dans un  récipient où sont ajoutés15 à 17 Kg d’eau pour obtenir un soluté homogène. On laisse reposer la mixture pendant 24h au moins avant l’utilisation. Le produit fini est très amer, mais, il n’est ni nocif, ni pathogène envers les hommes et les animaux, Pour l’utiliser sur les cultures, il faut d’abord le transvaser dans un pulvérisateur et l’asperger ensuite sur les cultures. De par son gout amer, ce produit éloigne les ennemis des cultures qui sont alors contraints de trainer au sol jusqu’ à leur mort, contribuant ainsi à la fertilisation organique des exploitations infestées.

·         A défaut des graines de neem, on peut utiliser une grande quantité de feuilles de cet arbre. Dans ce cas, les feuilles sont  pilées jusqu’à l’obtention d’un substrat qu’il faut diluer dans 25 litres d’eau pendant 24 h au moins.

·         Les pulvérisations sont faites une fois par semaine, sur les cultures jusqu’à l’extermination totale des ennemis des cultures.

·         On peut enrichir les pâtes de graines ou de feuilles de neem en y ajoutant des écorces d’arbres locaux dont le suc est amer, comme le cailcédrat (Khayasenegalensis par exemple). L’objectif est d’obtenir des produits répugnants qui dispersent loin des cultures, les vers, les insectes, etc.

3.4.    Réviser l’itinéraire technique et définir les activités de fin de campagne

Après avoir pris connaissance de l’état d’avancement de la campagne agricole, il nous a paru bon de rééditer ainsi l’agenda de la saison à Kiendsom et à Rapèla.

·         Jour 1 : Semis dans les champs-écoles,

·         Jour 15 : Application des fèces dans tous les champs et pour toutes les cultures,

·         Jour 30 ; Première application des urines dans tous les champs

·         Jour 45 : Application des urines (seconde fois) dans les champs de céréales uniquement.

·         Jour 60 : Buttage

·         Jour 75 : vérification de l’état des champs (attaques parasitaires)

·         Jour 105  Récolte du haricot et du sésame (20 octobre 2020)

Récolte de haricots avec pratiques paysanes traditionnelles
Récolte sur la même surface avec les pratiques EcoSan
Fruits mûrs de Sésame contenant les grains
Superbe gerbe de Sésame prête au séchage


 

·         

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un épi de Sorgho (grand mil) bien fourni et bien rempli

  

Jour 120 récolte du sorgho (5 Novembre 2020)

·         Du 25 au 30 novembre 2020. Travaux préparatoires de la restitution : évaluation des récoltes dans les champs d’application et des champs témoins. Comparaison des rendements. Tirer les enseignements. Préparer les intervenants, élaborer le programme de l’atelier.

·         Du 1er au 7 décembre 2020 au plus tard, tenue de l’atelier de restitution, à Boulsa avec la participation des partenaires : AMI, encadreurs de Koassanga, Mairie Boulsa, Services techniques Boulsa.

 

3.5.    Exhorter les populations

La présentation mission avait surtout un contenu très technique : réaliser un reportage pour rendre compte des impacts des fertilisants sur les comportements des cultures et les productions pailles/grains, apprécier l’internalisation des méthodes introduites par l’Association Koassanga, donner des instructions pour la finalisation des activités de fin de campagne (récoltes, évaluation), et surtout susciter l’engouement des populations pour le programme 2021 qui s’annonce très prometteur pour les nombreuses réalisations prévues.

En fin 2021, Kiedsom et Rapèla devront consolider leur position d’acteur du niveau 2 EcoSan, capable de mener des actions de soutien et d’assistance en faveur d’autres communautés du Namentenga en 2022. Le défi à relever en 2021 sera donc grand.

 

Mr SAYORE Ousséni Pierre,Président d’honneur de l’Association GÂD-TAABA-UN PONT POUR UN PUITS BURKINA et Mr Elie ROAMBA de l’Alliance Missionnaire Internationale, ont tenu à remercier les populations pour leur implication dans les activités EcoSan.Quant aux populations, elles ont sans cesse exprimé leur gratitude  à l’AMI et aux membres de leur association sœur en France.

Par téléphone, le président de l’association UN PONT POUR UN PUITS France, Mr Christophe FORNES a été saisi pour rendre compte à chaud, de l’exécution de cette mission qui s’est déroulée sans difficultés particulières.

 

Boulsa le 23 Octobre 2020

 

Le président d’honneur de l’AGÄD-UPPUP BURKINA FASO,

 

SAYORE Ousséni Pierre

 

Commentaires

  1. Bravo Christophe pour ces résultats étonnants par leur caractère tranché : les cultures Ecosan semblent réussir au mieux ; je suis intéressé par l'approche pragmatique mais aussi scientifique de vos réalisations de terrain, avec ''champs témoins'', et comparaison des rendements ou des états de végétation selon la topographie.
    En tant que pédologue je me pose, une question : est-ce que les fertilisants naturels jouent un rôle uniquement par les apports organiques qu'ils procurent (azote en particulier), ou peuvent-ils modifier la structure-même du sol ? En tout cas le double impact ''amélioration à la résistance à la sécheresse comme à l'excès de pluviosité'' est particulièrement appréciable.
    En résumé : très belle réussite, bravo à l'association.
    Amitiés
    Jean

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Jean pour ton commentaire et pour ta question : les fertilisants naturels peuvent-ils modifier la structure-même du sol ?

      Il est observé sur les parcelles cultivées méthodiquement avec les fertilisants naturels EcoSan que la structure du sol change : La porosité augmente parce que les cycles biologiques sont mieux respectés. L'enracinement est plus profond et plus fort donc la faune du sol (les décomposeurs) est plus active et les complexes argilo-humiques plus stables donc la structure devient plus grumeleuse et aérée et forme des mottes au lieu de la terre battue.

      J'ai pioché en 2014 la terre battue du sol à l'ouverture de tranchées : c'est à du cour de tennis ou du terrain de sport stabilisé plus que de la terre arable. Parce que la croute de battance se forme à la saison humide : des pluies diluviennes brutales sur sol nus tassent le sol.

      Les cultivateurs apprennent à laisser un couvert végétal et à éviter le piétinement par le bétail. Ils apprennent à réaliser des cordons pierreux qui empêchent le ruissellement d'emporter la terre arable et à utiliser des répulsifs naturels (neem, tabac, piment, et autres subsances fortes ou amères) plutôt que des pesticides de synthèse excessivement rémanents. Ainsi, à la saison sèche, les termites creusent le sol de plus en plus profondément pour chercher l'humidité et se nourrir des racines, ce qui trace un chemin pour les eaux météoriques et aère les sols qui deviennent mois compacts et durs à travailler.

      Nous voulons tendre vers l'agro-foresterie écologique, à ce que l'agriculture aurait toujours du rester avec ses champs et jardins en bocages, prairies naturelles et paturages respectant la faune et la flore sauvage.

      Ainsi le mirage de nos sociétés conflictuelles se changera en étang et la terre altérée en source d'eau comme disait si bien Isaïe au chapitre 35 de sa prophétie : ... la solitude s'égayera et fleurira comme le narcisse,
      Elle se couvrira de fleurs et tressaillira de joie... ce qui fut pour Sylvette et moi, le verset de notre faire part de mariage.

      Bien à toi et à toute la famille

      Christophe

      Supprimer
  2. Il est observé sur les parcelles cultivées méthodiquement avec les fertilisants naturels EcoSan que la structure du sol change : La porosité augmente parce que les cycles biologiques sont mieux respectés. L'enracinement est plus profond et plus fort donc la faune du sol (les décomposeurs) est plus active et les complexes argilo-humiques plus stables donc la structure devient plus grumeleuse et aérée et forme des mottes au lieu de la terre battue.

    J'ai pioché en 2014 la terre battue du sol à l'ouverture de tranchées : c'est à du cour de tennis ou du terrain de sport stabilisé plus que de la terre arable. Parce que la croute de battance se forme à la saison humide : des pluies diluviennes brutales sur sol nus tassent le sol.

    Les cultivateurs apprennent à laisser un couvert végétal et à éviter le piétinement par le bétail. Ils apprennent à réaliser des cordons pierreux qui empêchent le ruissellement d'emporter la terre arable et à utiliser des répulsifs naturels (neem, tabac, piment, et autres subsances fortes ou amères) plutôt que des pesticides de synthèse excessivement rémanents. Ainsi, à la saison sèche, les termites creusent le sol de plus en plus profondément pour chercher l'humidité et se nourrir des racines, ce qui trace un chemin pour les eaux météoriques et aère les sols qui deviennent moins compacts et moins durs à cultiver.

    Nous voulons tendre vers l'agroforesterie écologique, à ce que l'agriculture aurait toujours dû rester avec ses champs et jardins en bocages, prairies naturelles et pâturages respectant la faune et la flore sauvage.

    Ainsi le mirage de nos sociétés conflictuelles se changera en étang et la terre altérée en source d'eau comme disait si bien Isaïe au chapitre 35 de sa prophétie : ... la solitude s'égayera et fleurira comme le narcisse,
    Elle se couvrira de fleurs et tressaillira de joie...

    RépondreSupprimer
  3. Christophe,
    Je vois que les contraintes climatiques sont fortes, plus encore que ce que j'avais imaginé. Et je n'avais pas pensé à la battance des sols sous l'effet des pluies.
    Ce que tu me dis concernant la structure du sol est positif, avec la perspective d'une pérennisation du CAH (complexe argilo-humique) : ce serait un résultat très appréciable qui sans doute enclencherait une dynamique vertueuse : sol mieux structuré = capacités de porosité et de rétention d'eau augmentées = meilleure vie des racines, avec enracinement plus profond etc.
    La fixation du sol est un véritable enjeu néanmoins ; avez-vous pensé à mettre une plante adventice fixatrice du sol et bien sûr adaptée au climat. L'idée qui s'esquisse est celle de culture mixte Imaginons par exemple une légumineuse (ou autre) qui jouerait le même rôle que l'oyat sur les dunes... Mais cela serait sans doute défavorable si cette plante fixatrice restait en végétation à la saison sèche, augmentant les besoins hydriques de l'ensemble. Un ''treillis'' de racines mortes et décomposables suffirait.
    Tout cela n'est évidemment que réflexion.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Au Président de l'ADSER, technicien pédologue qui nous appuie, j'ai lancé l'idée de cultiver du fenugrec avec un triple bénéfice : fixateur d'azote, fourragère et galactogène reconstituant pour les femmes allaitantes. Il participerait au maintient des sols mais déjà des graminées renforcent les cordons pierreux et constituent des bandes enherbées

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Avant Projet : Devis Estimatif (résumé sommaire converti en Euros)

EcoSan : le premier cycle est en marche, les premiers formateurs vont valider leur cycle de formation dès cette année !

EcoSan : Santé, Ecologie et Développement à Kiendsom/Boulsa/Burkina Faso