EcoSan Récolte et RESTITUTION : LA FIN DE LA FAIM pour 12 Villages ?



ASSOCIATION GÂD-TAABA-

UN PONT POUR UN PUITS (AGÂD/UPPUP)

SIEGE SOCIAL : BOULSA. PROVINCE DU NAMENTENGA.

BURKINA FASO

BURKINA FASO

Unité-Progrès- Justice



BONNE ANNÉE 2021 ET BONNE SANTÉ, MEILLEURS VŒUX DE BONHEUR ET DE PROSPÉRITÉ A NOS VILLAGES AMIS ET à TOU.TE.S CELLES ET CEUX QUI NOUS SOUTIENNENT DANS NOS EFFORTS
 https://youtu.be/5W1HAVnLOb4

MISSION DE PARTICIPATION A LA JOURNEE DE RESTITUTION DES ACTIVITES ECOSAN AU COURS DE LA CAMPAGNE AGRICOLE 2020 A KIEDSOM ET A RAPELA

(BOULSA, NAMENTENGA).

 



Une mission de L’ASSOCIATION GAD-TAABA - UN PONT POUR UN PUITS BURKINA FASO s’est rendue à Kiedsom du 8 au 11 Décembre 2020.

Composition de la mission : Mr SAYORE Ousséni Pierre, président d’honneur d’AGAD-UPPUP BURKINA FASO, résidant à Ouagadougou.

Moyen de transport : personnel.

Financement de la mission : ASSOCIATION UN PONT-POUR UN PUITS FRANCE.

Déroulement de la mission. La mission a duré quatre (4) jours allant du 8 au 11 décembre 2020. En termes d’activités,il s’agissait pour nous, en plus des 2 jours de délais de route, d’appuyer la préparation de la journée de restitution (1 jour) à Kiedsom et de prendre part à cette journée  (1 jour).

Quel est  le sens et  le centre d’intérêt que nous donnons à cette journée ?

I.        AVANT PROPOS

Le Burkina Faso a faim depuis des années. Les politiques  sectorielles agricoles ont visé l’autosuffisance alimentaire depuis le temps de la Révolution Démocratique et populaire (1983-1987). Il s’agissait pour les Burkinabè de nourrir les Burkinabè avec les productions nationales tout en dégageant des excédents alimentaires susceptibles d’être exportés. Très vite, cette vision s’est heurtée à certaines réalités et le concept d’autosuffisance alimentaire s’est avéré un leurre, et un autre concept a vu le jour : la sécurité alimentaire. Il s’agissait de garantir une alimentation convenable aux populations pour que chaque Burkinabè couvre ses besoins alimentaires et nutritionnels  de base en toute saison et en tout lieu, à partir des produits nationaux ou importés.

C’est pourquoi la question de la sécurité alimentaire est obligée d’intégrer les importations alimentaires pour assurer la survie des populations. Malgré tout, la faim persiste, comme une fatalité nationale. 70% des populations Burkinabè prennent moins de 3 repas par jour et ne couvrent pas leurs besoins alimentaires et nutritionnels.

Or, pour sauver la production nationale, il faut agir sur 3 leviers qui sont :

·         De bons sols (texture adaptée, avec fertilisants et amendements humiques d’appoint),

·         De bonnes semences (semences améliorées adaptées aux potentialités des sols et de la pluviométrie),

·         De bonnes techniques culturales et de CES/DRS)

Tous ces leviers requièrentdes investissements.  Le temps de l’agriculture de cueillette est révolu. Sans investissements, il n’y a pas de récoltes adéquates. La faim ne devrait plus être une fatalité au Burkina Faso.

 

II- INTRODUCTION

Il convenait qu’après avoir été acteur et témoin des différents investissements exécutés dans les villages de KIEDSOM et de RAPIELA, tout au long de l’année 2020, qu’on fasse une halte pour évaluer ensemble, les résultats de production agricole dans les exploitations collectives (champs-écoles ou champs de démonstration de techniques).

Les investissements mis en place sont :

·         Des latrines EcoSan construites et fonctionnelles,

·        

 

 

 

       Des cordons pierreux alignés partout dans les champs,



·         Des centres d’hygiénisation des urines conservées dans les bidons,

·         3 champs-écoles mis en place, 

 

·         Des groupes techniques formés et actifs pendant les sessions de démonstrations,

·         Des opérations culturales et des  itinéraires techniques appliqués,

·         Un encadrement technique assuré par l’Association Koassanga et la  ZATA de l’Agriculture,

·         Un appui-conseil réalisé par nous-mêmes (SAYORE Pierre),

·         D’énormes fonds et beaucoup de matériel de travail fournis par l’Association Française UN PONT POUR UN PUITS (Besançon)

·         Des efforts de  suivi et de recadrage assuré par l’AMI (Alliance Missionnaire Internationale),

·         La mobilisation des populations des 2 villages, etc.

Tous ces investissements de plusieurs ordres ont abouti à des résultats de récolte que la journée de restitution a permis de présenter fièrement aux populations de 2 villages et à la dizaine de villages voisins invités.

 


III- DONNÉES BRUTES DE PRODUCTIONS DANS LES CHAMPS-ÉCOLES

3.1. Les champs-écoles de superficie 100 m2 (10mx 10m) ont donné les résultats bruts suivants :

GROUPE TECHNIQUE

SPECULATION

RENDEMENT 100m2 CHAMP ECOSAN

RENDEMENT 100m2 CHAMP TEMOIN

RESPONSABLE GROUPE

NAKOMBOGO

PETIT MIL

9,5 kg

4 kg

KAFANDO-ZANDE MADY

NIEBE

1 kg

0,5 kg

TANSEGA

SORGHO

33 kg

17 kg

KOURAOGO INOUSSA

SESAME

5kg

2 kg

RAPELA

SORGHO ROUGE

15 kg

5 kg

SAWADOGO KIBSA

NIEBE

12,5 kg

2,5 kg

 

Il est à noter que les insuffisances pluviométriques ont porté un coup dur au bon développement des plants en général, et au niveau du niébé à Nakombogo, le sorgho rouge à Rapèla en particulier. Les rendements enregistrés pour ces cultures ne sont pas significatifs sur le plan agronomique. Le sésame a bien produit, mais la méthode de séchage statique au soleil a failli, ce qui a exposé la récolte aux fourmis.


 

L’analyse des récoltes sous forme de grains a permis de retenir les rendements de 3 spéculations au niveau des 2 villages :

SPECULATIONS

RENDEMENTS KG/100m2 CHAMP ECOSAN

EXRAPOLATION RENDEMENTS PAR HECTARE

SORGHO BLANC

33 Kg

3,3Tonnes/Ha

33 sacs de 100kg

PETIT MIL

9,5 kg

0,95Tonne/Ha

9,5 sacs de 100 kg

NIEBE

12,5 kg

1,25 Tonne/Ha

12,5 sacs de 100kg

 

Finalement, les champs-écoles comme supports de transferts de technologies, ont permis de conforter l’efficacité des fertilisants à base de déjections humaines (fèces, urines), permettant d’atteindre des rendements dignes de l’agriculture intensive (sorgho blanc) ou semi-intensive (haricot et mil).

3.2. Champs de sorgho  traités avec des cordons pierreux

SPECULATION

RENDEMENT 100m2 CORDONS PIERREUX

RENDEMENT 100m2 SANS CORDONS PIERREUX(TEMOIN)

RESPONSABLE GROUPE

SORGHO BLANC

 

11 kg

9kg

KOURAOGO RASSAMNABA

11 kg

7 kg

SINGBEOGO MOUSSA

15 kg

6 kg

SAWADOGO KIBSA

 

3.3. Conclusion

·         ECOSAN multiplie la production du sorgho blanc par 2 ou 3 environ

·         ECOSAN multiplie la production du petit mil par 2 environ

·         ECOSAN  multiplie la production de haricot par 5 environ

·         LES CORDONS PIERREUX multiplient la production de sorgho blanc par 2 environ

Ces expérimentations permettentd’espérer que toutes les cultures peuvent donner des rendements proches de ceux potentiels dans une agriculture semi-intensive ou intensive : sorgho blanc, sorgho rouge, niébé, sésame, petit mil, etc.

Ce miracle ECOSAN ne doit pas nous laisser ignorer que toute production agricole durable mérite des actions d’investissements en aval et en amont de la production.

IV. PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENTS ET D’ENCADREMENTS TECNHIQUES

4.1. Investissements en amont

·         Intensifier la mise en place des cordons pierreux pour freiner l’érosion par écoulement et le transport des débris organiques des couches arables. Ces cordons participent également à l’économie des eaux des sols. Il convient en 2021, de multiplier et de généraliser cette pratique à grande échelle.

L’Association UN PONT POUR UN PUITS France exhorte chaque cour à aligner 161 m de cordons pierreux en 2021 ; ce qui nécessite une solidarité villageoise.

·         Multiplier les latrines ECOSAN dans les 2 villages de Rapièla  et de Kiedsom. Une latrine ECOSAN est la poule aux œufs d’or pour les exploitations. En plus de donner des fertilisants organiques, les latrines ECOSAN permettent d’assainir le milieu et le cadre de vie.

Ces latrines ECOSAN seront construites par les maçons de Kiedsom et de Rapèla en 2021, avec l’accompagnement des animateurs de Koassanga. L’autonomisation des villageois devra prévaloir dans la mise en place de ces investissements. L’Association UN PONT POUR UN PUITS France et L’AMI pourront y veiller.

·         Installer des urinoirs dans les lieux publics (écoles de Kiedsom, marchés de Kiedsom, marché de Boulsa, Mairie de Boulsa, services publics à Boulsa. Les urinoirs permettent de récolter à bon marché beaucoup d’urines qui serviront à enrichir les sols cultivables en urée. Un effort particulier de soutien financier sera demandé à l’Association UN PONT POUR UN PUITS France pour la réalisation de ces urinoirs publics.

·         Vulgariser à grande échelle la pratique d’enherbement ou de végétalisation des diguettes autour des cordons pierreux. C’est un mérite d’aligner des pierres dans les champs pour retenir l’eau d’écoulement, mais il est judicieux de confectionner des diguettes autour des cordons et de renforcer leur capacité de rétention des eaux par des bandes  d’espèces herbacées (andropogon, espèces pérennes locales). Les champs-écoles devront dispenser ce thème technique lors des sessions de formation en 2021. La ZATA de Boulsa pourra être sollicitée au besoin.

·         Vulgariser la confection des haies vives dans les champs-écoles. Ces haies vives luttent contre les vents violents qui balaient et érodent les champs de leurs riches fertilisants. Il convient d’entourer les exploitations collectives (champs-écoles) et les exploitations individuelles par des enclos ou des haies à claires-voies faits d’arbres fruitiers (manguiers), de plantes fourragères (épineuses), d’espèces médicinales (moringa) avec l’accompagnement des paysans forestiers de Kiedsom et de Rapèla, etc.

 

4.2. Activités et Investissements pendant la production

·         Encourager tous les bénéficiaires de latrines ECOSAN à mettre en place des champs familiaux d’application avec l’utilisation des fertilisants sortis de leur cour.

·         Insister pour les semis soient effectués au plus tard à la seconde décade du mois de juin.

·         Utiliser de bonnes semences dans les exploitations collectives et individuelles. Se renseigner auprès de la ZATA de Boulsa.

·         Réaliser les labours à bonne date,

·         Assurer des traitements phytosanitaires à l’aide produits naturels ayant des capacités répulsives.

·         Redoubler les sensibilisations sur l’agroforesterie et la RNA (régénération naturelle assistée) dans les exploitations. Il convient de protéger au maximum les principales essences ligneuses locales comme le raisinnier (sanbga), le poupartia (nobga), le karité, le Saba senegalensis (wèda), l’Acacia seyal, Acacia albida (zaanga), le baobab, etc.

·         Encourager l’association de cultures dans les champs.

 

Toutes ces pratiques devront faire l’objet de sensibilisation et d’apprentissage dans les champs-écoles.

 

4.3. Investissements en aval de la production

·         Construire des greniers adaptés pour assurer une bonne conservation et une réelle sécurité des récoltes.

·         Conserver et renforcer le paillage des champs pour les protéger contre les intempéries (soleil, vents, ruissèlement).

·         Assurer l’identification, la sélection et la capitalisation de compétences au niveau local (profils de maçons et d’animateurs de techniques ECOSAN) dans la perspective où les 2 villages passeront de la catégorie 1, à la catégorie 2 en 2021, et à la catégorie 3 en 2022.

·         Responsabiliser l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina dans l’organisation matérielle de la journée de restitution en  2021, avec le soutien financier de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France, l’accompagnement administratif de l’AMI et l’assistance technique des structurescompétences

·         Vulgariser les techniques de confection de fenils et greniers améliorés.

·         Vulgariser les techniques de conservation des récoltes (grains), surtout les graines de légumineuses (Haricot, sésame).

Tous ces investissements et activités devront faire l’objet de sensibilisations soutenues et d’apprentissages au niveau des focus-groupes.

 

V-A PROPOS DES INTERVENTIONS ET MANIFESTATIONS AYANT MARQUE LA JOURNEE

La journée de restitution a eu lieu le jeudi 10 décembre 2020. Elle a été placée sous le haut patronage de Mr le Pasteur Antoine OUEDRAOGO, Coordonnateur national de l’Alliance Missionnaire Internationale (AMI). Il avait à ses côtés, les personnalités suivantes :

·         Le chef de village de Kiedsom, 


·         Les conseilleurs municipaux au titre de Kiedsom et de Rapèla, représentant Mr le Maire de Boulsa,

·         Les techniciens des Associations de Koassanga (Association Koassanga Burkina et ADSER), représentés à la journée par Mr OUATTARA Guillaume et Mr NIKIEMA Etienne,

·         La représentante de la Direction Provinciale de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles du Namentenga (ZATA Boulsa),

·         Le président de l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina, et le bureau exécutif au grand complet,


·        
Les dignitaires des villages voisins invités, dont le représentant spécial du chef de Boulsa, le chef de Nabpouguin ainsi que le Ouidi-naba de Zambanga, représentant le chef de village de Zambanga, etc.

·         Les notabilités coutumières et religieuses des 2 villages,

·         Les représentants des femmes et des jeunes de Kiendsom et de Rapèla,

La journée a été marquée par les interventions et manifestations suivantes :

5.1. Intervention du maître de cérémonie (représentant de l’AMI)

La journée a débuté avec la prise de parole de Mr Elie ROAMBA, organisateur en chef de la journée. Il a, dans son intervention, situé le contexte  qui justifie la tenue d’une telle journée. Il a tenu d’abord à faire l’historique de l’intervention de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France, qui a commencé avec l’Ecole de Kiedsom par la construction d’un puits et d’un château d’eau. Puis, l’Association Française s’est intéressée à un jardin potager de l’école, ce qui a nécessité la construction de latrines et l’utilisation de fertilisants organiques humains (fèces et urines) dans le système de fertilisation du jardin.

Il a loué l’excellence des appuis de l’Association UN PONT POUR UN PUITS, ce qui s’est couronné en 2019 et en 2020 par la construction des latrines à grande échelle, la mise en place des champs écoles, l’assistance technique des animateurs de Koassanga à partir de leurs expériences vécues, ainsi que des dotations matérielles et financières. Il a terminé son propos en invitant les participants à apprécier les résultats des récoltes sorties des champs écoles de l’année 2020.

 

 

 

5.2. Intervention du chef du village de Kiedsom

Succédant au représentant de l’AMI, ce fut ensuite le tour du chef du village de Kiedsom de prendre la parole pour souhaiter la bienvenue à tous les participants venus de Ouagadougou, de Ziniaré et des villages voisins. Il a remercié l’AMI pour cette initiative et a formulé des bénédictions en direction des partenaires techniques et financiers de l’AMI qui l’appuient dans ses œuvres de bienfaisance. Il a terminé son propos en souhaitant bon séjour à tous à Kiedsom et a formulé le vœu que de telles initiatives soient perpétrées dans le Namentenga.

 

5.3. Intervention des techniciens de Koassaga

Après le chef de village de Kiedsom, les techniciens venus de Koassanga et membres de l’Association pour le Développement du Secteur Rural (ADSER) ont ensuite pris la parole. A leur tour, ils ont présenté en long et en large, les activités menées dans les villages de Kiedsom et de Rapèla en collaboration avec l’Association Koassanga Burkina Faso. Ce sont :

·         construction de latrines ECOSAN et de centres d’hygiénisation pour les urines, avec le financement de l’Association UN PONT POUR UN PUITS FRANCE,

·         mise en place de 3 groupes de travail en tandem avec l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina,

·         animations de sessions de formations sur les techniques de vidange des latrines, d’utilisation des fèces et des urines comme fertilisants organiques naturels dans les champs écoles,

·         collecte et analyse des données des récoltes dans les champs-écoles,

Les techniciens de Koassanga ont terminé leur intervention en dressant séance tenante, la liste des futurs lauréats des latrines ECOSAN en 2021.

 

5.4. Intervention de l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina

Puis, il s’en est suivi l’intervention des membres de l’Association Gâd-taaba UN PONT POUR UN PUITS Burkina. D’abord, le président de l’Association, Mr KAFANDO ZANDE MADY a intervenu pour exprimer sa gratitude envers l’AMI, à l’Association UN PONT POUR UN PUITS France, et surtout envers la personne de son président Christophe FORNES, à l’équipe technique venue de Koassanga et à tous ceux qui les ont accompagné sur le terrain en 2020. Il a exposé de manière suivie les bienfaits des méthodes ECOSAN et des résultats louables constatés dans les récoltes sorties des champs ECOSAN qui tranchent avec les maigres récoltes des champs témoins. Il a affirmé de manière convaincante que tous les habitants de Kiedsom et de Rapèla sont des adeptes de l’approche ECOSAN et que leur commune résolution est de l’appliquer dans leurs propres champs en 2021. Il a terminé son intervention en souhaitant que les villages voisins suivent leur exemple, au regard des bienfaisantes implications d’ECOSAN dans la productivité agricole, dans la cohésion sociale et dans l’amélioration du cadre de vie.

A la suite du président de l’Association Gâd-taaba, plusieurs autres membres de l’Association Gâd-taaba ont emboité le pas de leur président pour magnifier les vertus de l’approche ECOSAN. C’est dans ce cadre, que les représentants des femmes, des jeunes, et des membres du bureau exécutif ont pris la parole.

5.5. Intervention de la représentante de service de l’Agriculture de Boulsa

A la suite des membres de l’Association Gâd-taaba UN PONT POUR UN PUITS Burkina, ce fut le tour de la représentante de la Zone d’Appui Technique en Agriculture (ZATA) de Boulsa, de livrer son message en tant que personnel d’encadrement de Kiedsom et de Rapèla. Avec éloquence, elle a loué l’initiative de l’organisation d’une journée de restitution qui a offert un cadre d’échanges sur les atouts et les contraintes à la production agricole locale en 2020. Elle a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur implication aux côtés des populations dans la production agricole. Elle a exprimé sa satisfaction quant aux récoltes engrangées dans les champs-écoles et dans les champs sous cordons pierreux en 2020.

Elle a souhaité que les fertilisants ECOSAN soient appliqués dans les exploitations familles en 2021, afin de faire reculer la faim  et la pauvreté dans les 2 villages. Enfin, elle a suggéré que les champs-écoles de 2020 soient gardés à l’état, sans aucun apport organique en 2021 pour que les populations apprécient la rémanence des fertilisants ECOSAN dans le temps. De nouveaux champs-écoles pourront être créés pour appliquer les thèmes à dispenser.

5.6. Intervention du président d’honneur de l’Association Gâd-taaba

Après la représentante du Service de l’Agriculture, Mr SAYORE Ousséni Pierre, Ingénieur du Développement, a pris la parole en sa qualité d’ami personnel de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France et qui est imprégné de sa vision de développement. Il a également parlé en tant que personne ressource en matière d’appui-conseil sur le développement rural, et ce, en faveur des populations de Kiedsom et de Rapèla.

Dans son allocation, il a salué les efforts de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France qui a financé, au prix de sacrifices énormes, les actions de développent à Kiedsom et à Rapèla. Il a souhaité que les investissements offerts par l’Association Française soient valorisés au maximum pour bouter la faim et le sous-développement hors des 2 villages en particulier et du Burkina Faso en général. Il a longuement insisté sur la nécessité d’investir dans l’agriculture car la période de l’agriculture de cueillettes est révolue. Les appuis de l’Association UN PONT POUR UN PUITS sonnent comme une invite aux populations à fournir davantage d’efforts pour améliorer et sécuriser la production  agricole en vue du bien-être des populations.

Il a aussi salué  les efforts inlassables de l’AMI qui a pris à bras le corps le bien être holistique des populations démunies.

Quant aux populations, il leur a prodigué ses encouragements pour les actions à mettre en œuvre en 2021. Puis que les 2 villages passent en catégorie ECOSAN 2, il convient qu’ils se disposent à plus de travail et d’abnégation pour assurer le relai de Koassanga en 2022.

Enfin, il a souhaité que les exploitations familiales d’application ECOSAN voient le jour en 2021, car c’est par là que le vrai développement sera concret. Le pari de la sécurité alimentaire ne doit pas rester un vain discours au Namentenga et au Burkina Faso.

5.7. Intervention du représentant des villages invités

Un représentant des villages invités, en la personne du Ouidi-Nabadu village de Zambanga (7 km de Boulsa) a tenu à prendre la parole pour exprimer son ardent désir de faire partie du système ECOSAN. Il a inscrit son village comme tête de liste parmi les candidats de l’approche ECOSAN. Il a expliqué qu’il a personnellement tenté des expériences de collecte et d’utilisation des urines dans ses champs. Il se dit émerveillé par les incidences des fertilisants ECOSAN sur la production agricole. Dans un langage humoristique, il a appelé les autres villages du Namentenga à saisir l’opportunité qu’offre l’Association UN PONT POUR UN PUITS France, pour sortir de la misère et des bourbiers d’insalubrité environnementale.

5.8 Intervention téléphonique de Christophe Fornès, Président de l’Association UN POUR UN PUITS France

C’est en pleine cérémonie que le président de l’Association UN PONT POUR UN PUITS a  intervenu par téléphone pour saluer les participants à la journée et a exprimé sa solidarité avec les villages de Rapèla et de Kiedsom ainsi qu’avec les villages invités. Il a souhaité le renforcement de la cohésion sociale au niveau des localités, gage de paix. Il a également plaidé pour une entière adhésion des populations à l’approche ECOSAN initiée par son Association pour lutter contre la faim et le sous-développement au Namentanga et au Burkina Faso. Son ambition est de voir les 2 villages de Rapèla et de Kiedsom devenir des experts ECOSAN capables d’aider d’autres localités du pays à se développer. Il s’est de nouveau engagé à accompagner ces 2 villages et les nouveaux adhérents dans l’acquisition du savoir-faire technologique et des appuis financiers pour la construction de latrines, urinoirs publics, cordons pierreux, etc. Il a appelé de ses vœux pour une réelle appropriation des techniques culturales par les populations et leur franche autonomisation dans les questions de leur développement endogène.

 

5.9. Intervention du coordonnateur de l’AMI-Clôture la journée.

LA série des discours a pris fin avec l’intervention du patron de la cérémonie, le coordonnateur National de L’AMI Burkina Faso, Mr Pasteur OUEDRAOGO Antoine. Il a d’abord salué la présence des autorités coutumières et religieuses à cette rencontre, traduisant ainsi leur attachement au bien –être de leurs populations. Il a également marqué sa satisfaction quant à la mobilisation des populations de Kiedsom, de Rapèla et des villages voisins. Il a aussi tenu à remercier le Service de l’Agriculture de Boulsa pour sa présence à cette rencontre et pour les différents appuis techniques apportés aux populations rurales.

Parlant de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France, le pasteur OUEDRAOGO est revenu sur la genèse du nom de cette Association pour montrer de quoi est capable l’amour envers son prochain, car un amour véritable pratique la solidarité et accepte des sacrifices pour le meilleur devenir des  autres. Vivre, c’est servir les autres dans l’amour, a-t-il insisté.

Il a longuement exprimé sa profonde gratitude aux membres de l’Association UN PONT POUR UN PUITS France pour sa vision vertueuse du développement. Il a aussi salué les efforts des techniciens de Koassaga pour la mise en en place des infrastructures ECOSAN (latrines, centres d’hygiénisation, champs –écoles) et pour l’encadrement technique des populations.

Aux laborieuses populations de Kiedsom et de Rapèla, le Coordonnateur National de l’AMI Burkina Faso, a montré sa satisfaction pour les performances de rendements atteints dans les champs-écoles. Il a souhaité que ces performances soient consolidées dans les exploitations individuelles.

Enfin, Le pasteur OUEDRAOGO a salué l’esprit de solidarité et de paix qui prévaut entre les 2 villages et avec leurs voisins. Il a démontré que la solidarité est une valeur déterminante dans le développement socio-économique. Il a exhorté les populations d’ici et d’ailleurs à se tenir la main pour sortir du sous-développement chronique car, selon lui, l’expérience de Rapèla et de Kiedsom en 2020 montre que le développement agricole est encore possible même là où les pesanteurs agro-climatiques sont reconnues défavorables.

 

VI- VISITES DES RECOLTES

Après les séries des discours, les autorités ont été invitées à visiter les stocks de récoltes issues des champs-écoles et un échantillon de fèces conditionné dans un sac de 25kg. Les visiteurs ont été émerveillés par l’engrais ECOSAN qui est en poudre et qui ne dégage aucune odeur. L’émerveillement a été constaté face aux quantités de récoltes produites par les champs ECOSAN en comparaison avec les faibles récoltes des champs témoins. Les lots de récoltes placés côte à côte ont suscité un grand engouement en faveur de l’utilisation des fertilisants ECOSAN.

 

VII-INTERVIEWS-REPORTAGE

A l’issue de la visite des récoltes, Mr Roamba Elie de l’AMI a procédé à des interviews individuelles. Il a tour à tour tendu son micro à  Mr le Coordonnateur de l’AMI, puis aux animateurs de Koassanga, ensuite à l’Agent du Service de l’Agriculture de Boulsa, puis à nous-mêmes (Mr SAYORE), et à bien d’autres participants.

Mr ROAMBA a assuré le reportage des actes de la journée en vue de les immortaliser.

 

VIII-REMISE DE CADEAUX

Les membres de l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina ont ensuite tenu à honorer certaines personnalités par des gestes symboliques de cadeaux (poulets). Ainsi, le Coordonnateur AMI, l’Agent de l’Agriculture, les chefs coutumiers ou leurs représentants ont été lauréats de ces dons d’honneur et d’estime.

 

IX- RESTAURATION

La journée de restitution s’est achevée par un rafraîchissement offert par l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina à tous les participants. Les représentants des villages invités y ont été particulièrement honorés.

 

X-ANIMATIONS CULTURELLES

La rencontre a connu des prestations de groupes artistiques qui ont agrémenté la ferveur de la fête. Ce sont : la troupe féminine de « Kiegba » de Kiedsom et de Rapèla’ et les danseurs « Yarcé » de Kiedsom A travers des prestations de bonne facture, ils ont égayé l’auditoire :


XI-RECOMMANDATIONS

Pour avoir suivi les étapes du processus d’aides aux populations rurales de Kiedsom et de Rapèla, au cours de l’année 2020, nous formulons les recommandations suivantes :

·         Responsabiliser davantage l’AMI dans la gestion des prestations de services avec les partenaires techniques, ce qui faciliterait à son niveau, le suivi-évaluation, la rémunération des honoraires et la capitalisation des actions. Les prestataires peuvent être retenus par l’Association UN PONT POUR UN PUITS France, mais la signature des contrats ou des protocoles de collaboration devront être cédés à l’AMI en tant que structure unique de gestion administrative déléguée.

·         Responsabiliser davantage les communautés à la base dans la construction des latrines, centres d’hygiénisation, et autres avec l’accompagnement des structures compétences reconnues (animateurs de Koassanga)

·         Mener une bonne cartographie des besoins des populations en formation technique continue pour élever leur niveau de technicité agricole,

·         Renforcer l’autonomisation des membres de l’Association Gâd-taaba un pont pour un puits Burkina, en leur concédant l’organisation de la journée de restitution à partir de 2021 et le financement de certains investissements,

·         Mener un travail de plaidoyer auprès de la Mairie de Boulsa et du Conseil Régional du Centre-Nord, avec l’appui de l’AMI, pour le déblocage des contreparties des collectivités territoriales comme subventions destinées au financement des actions phares de développement (cordons pierreux, latrines, urinoirs)  à Kiedsom et à Rapèla, Pour cela, il convient de prévoir des séances de travail avec la Mairie de Boulsa et le Conseil Régional à Kaya.

·         Impliquer davantage le Service de l’Agriculture dans l’encadrement rapproché des populations, surtout en ce qui concerne certains thèmes techniques, comme l’enherbement des diguettes, la mise en place des haies vives, les techniques de conservation des récoltes (légumineuses surtout).

 

Boulsa le 10 décembre 2020

 

 

Le président d’honneur de l’AGÄD-UPPUP BURKINA FASO, personne ressource en appui-conseil sur le développement rural.

 

SAYORE Ousséni Pierre

NB. Pour les photos et les vidéos de la journée, se reporter au reportage réalisé par Mr ROAMBA Elie de l’AMI.


Commentaires

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